Mon coeur est au coin d'une rue

Mon coeur est au coin d'une rue
Et roule souvent à l'égout
Pour le broyer, les chiens se ruent
Les chiens sont des hommes, des loups…
On les entend dire: "Je t'aime"
Sont-ils sincères un seul moment?
Leurs aveux sont toujours les mêmes
Quand leur désir montre ses dents

Comme vous toutes, oui, mesdames,
Croyant à l'amour, au serment,
Le bonheur inondait mon âme
En mon coeur chantait le printemps
Par les soirs de mélancolie
Je frissonnais sous le désir
Il disait que j'étais jolie
Je pensais ne jamais vieillir

Hélas, un soir, quelle tristesse,
Mon amant n'est pas revenu
Sa lettre écrite sans tendresse
Demeura pour moi l'inconnu
Jamais je n'ai compris le drame
Plus rien, ni rien dans mon cerveau
En est-il une qui me blâme
D'avoir rouler jusqu'au ruisseau?...

Mon coeur est au coin d'une rue
Et roule souvent à l'égout
Pour le broyer, les chiens se ruent
Les chiens sont des hommes, des loups…
Mon corps est déjà leur pâture
Ma chair ne se révolte pas
Mon Dieu, que votre créature
Ne souffre plus… Reprenez-la…

Mi corazón está en la esquina de una calle

Mi corazón está en la esquina de una calle
Y a menudo rueda a la alcantarilla
Para molerlo, los perros se apresuran
Los perros son hombres, lobos
Oyes que dicen: “Te amo
¿Son sinceros por un momento?
Sus confesiones son siempre las mismas
Cuando su deseo muestra sus dientes

Como todos ustedes, sí, señoritas
Creer en el amor, el juramento
La felicidad inundó mi alma
En mi corazón cantó primavera
En las noches de melancolía
Me estremecí bajo el deseo
Dijo que era bonita
Pensé que nunca envejecería

Por desgracia, una noche, qué tristeza
Mi amante no regresó
Su carta escrita sin ternura
Me habitó lo desconocido
Nunca entendí el drama
Nada, nada queda en mi cerebro
¿Hay alguien que me culpa
¿Para conducir hasta el arroyo?

Mi corazón está en la esquina de una calle
Y a menudo rueda a la alcantarilla
Para molerlo, los perros se apresuran
Los perros son hombres, lobos
Mi cuerpo ya es su pasto
Mi carne no se rebela
Dios mío, deja que tu criatura
No sufras más... llévatela de vuelta

Composição: Albert Lasry / Marius Coste